Après cinq premiers épisodes à faire revivre aux joueurs l'Histoire de l'humanité, le studio Firaxis a décidé de bousculer ses habitudes avec le jeu Sid Meier’s Civilization : Beyond Earth, un opus qui prolonge la tradition des jeux de stratégie au tour par tour, mais en optant cette fois-ci pour une approche futuriste inspirée de science-fiction. Finies les aventures sur terre, il s'agit désormais de se lancer à la conquête de nouvelles planètes dans des systèmes éloignés de notre galaxie. Cette suite permet-elle donc de vibrer autant que les précédentes ? La réponse à cette question fera l’objet de notre article.
Les Beyond Earth sont-ils recommandés?
Oui évidemment. Au vu de toutes les nouveautés, du contenu amélioré par rapport à son prédécesseur et des mécanismes de jeu bien huilés, il est difficile de ne pas recommander cette collection aux amateurs de stratégie au tour par tour. Même s'il n'y a pas de révolution en comparaison à Civilization 5, le jeu fait un très grand pas dans une nouvelle direction qui séduira surement les joueurs de fantaisie adeptes de science-fiction. Les habitués se retrouveront facilement et prendront plaisir à pouvoir enfin découvrir la suite chronologique de la série dans un contexte un peu plus libre, mais avec un gameplay toujours aussi irréprochable. En revanche, c’est un jeu assez cher qui offre aussi peu de nouveautés au niveau de son principe de base.
Les avantages et inconvéniants des Beyond Earth
Les jeux en ligne sont pour moi le meilleur moyen de se divertir en solo ou en groupe. Tout va tellement vite que les méninges sont vraiment mises au travail, et c’est particulièrement ce qui m’accroche. Après avoir passé près de deux jours et demi à jouer aux deux jeux de la collection Beyond Earth, mon constat est qu’il est assez passionnant. L’évolution ici présentée vous propulse dans un futur plutôt crédible avec une interface agréable, un design plaisant, un contexte travaillé qui se démarque de l’histoire habituelle, une nouvelle toile de technologie plus souple, des extraterrestres utiles, des affinités qui évoluent dans le second jeu ou encore des océans à coloniser même si les villes flottantes n'ont qu'un intérêt limité du fait de leurs nombreux inconvénients. On peut citer plein de points positifs et négatifs sur ce jeu, mais globalement j’ai trouvé que c’est une réussite.
Scénario renouvelé et futuriste
Dans un futur plus ou moins lointain qui se situe après la fin de Civilization 5, une terrible catastrophe s’est produite, et a changé à tout jamais la face du monde. Ces évènements ont mené les gouvernements comme on les connaît actuellement à leur perte, et ces derniers ont été remplacés par des états multinationaux à l’origine des ruines qui constituent désormais notre feue planète adorée. Tel est le script de départ de cette collection, où le joueur est amené à s’engager dans une gigantesque campagne de colonisation extraterrestre. L’aventure dans les jeux débute en 2050 avec toujours le même objectif, celui de partir d’une unité de colons et finir avec l’empire le plus puissant de la planète.
Alors que la Terre commence à ressembler aux Enfers, les colons aventuriers se retrouvent donc à errer dans l’espace, jusqu’à ce qu’ils finissent par atteindre le nouvel Eden. Mais une fois à destination c’est là que la tâche se complique car entre la résistance des autres nations colonisatrices, les espèces autochtones et la nature hostile, les obstacles à surmonter seront nombreux avant de rendre la planète habitable durablement. Et toute cette histoire est agréablement portée par une interface à laquelle on n’a pas grand-chose à reprocher. Elle est claire et efficace, à base de grosses icônes et de menus épurés.
Quelques nouveautés appréciables
Parmi les nouveautés, la première remarquable est le système de leader. Tandis que les précédents opus obligeaient à choisir une civilisation bien définie avec ses avantages et inconvénients fixes, ce pack opte pour une approche plus flexible. Tout d’abord, on peut choisir parmi 8 gouvernements disponibles, ce qui vous confère un bonus. Ensuite on peut aussi choisir le sponsor qui financera le voyage, le vaisseau et le cargo ; soit au total 4 avantages à sélectionner.
Autre nouveauté importante, l’arbre de technologies en toile. Ainsi, rien n’oblige à avoir un ordre strict qu’avant en ce qui concerne l’ordre de découverte des technologies. Le joueur part donc d’une case centrale et peut choisir librement quelle technologie rechercher, mais plus on s’éloignera du centre de la toile, plus les technologies proposées nécessiteront des ressources pour être découvertes. La progression étant individuelle, on pourra affronter des adversaires avec des technologies différentes. Le troisième grand changement concerne la couche orbitale. La maitrise spatiale étant désormais acquise, le joueur peut contrôler un second niveau de la grille réservé aux satellites. Il y en a différentes sortes : des contrôles météo pour faire exploser la production alimentaire ou encore des systèmes militaires pour révéler les positions ennemies.
Univers très personnalisable
Cette collection de jeu est marquée par un environnement avec une importante variété d’aménagements des cases à construire. Mieux encore, les villes disposent d’un grand nombre de bâtiments capables d’améliorer la production de nourriture, de matériel, d’énergie (qui remplace l’argent), de santé ou de culture. Les aménagements se révèlent ici totalement indispensables et participent entièrement à la spécialisation des villes, même si ces atouts reviennent plutôt chers au joueur à cause de bonus généralement bien faibles par rapport à leur coût. Près d’une dizaine de constructions différentes sont ainsi possibles, de la transformation à la manufacture en passant par le dôme ou la ferme, et l’on découvre avec plaisir une pléthore de possibilités, sans parler de la petite poignée de satellites que l’on peut également déployer au-dessus de notre territoire.
Grâce à un autre changement déjà évoqué plus haut, on n’a plus affaire à un arbre technologique, mais à une toile. Cela modifie principalement la recherche en la rendant moins linéaire. Plus concrètement, le joueur a désormais la possibilité de créer sa nation propre en faisant certains choix, en misant par exemple davantage sur la production d’unités offensives, ou alors en renforçant son industrie. Là encore, on note une idée plutôt judicieuse, car elle permet de décloisonner le gameplay en oubliant le rigide modèle habituel. Ceci représente l’un des aspects les plus intéressants de la science-fiction : on peut en faire exactement ce que l’on veut.
Principe de jeu accrochant
Comme dans tous les autres jeux Civilization, on commence par explorer le monde qui nous entoure, repérer les ressources intéressantes disséminées çà et là, faire connaissance avec les voisins et imaginer les emplacements de nos futures villes. Très vite, on constate que ces nouvelles planètes sont bien plus dangereuses. En effet, à la place de barbares agressifs, idiots et mal armés, on rencontre ici des espèces extra-terrestres(manticores mutants, krakens affamés, dragons des mers et vers géants)avec lesquelles il vaut mieux ne pas rivaliser en début de partie. Mais tout comme la nature y est plus hostile, les villes se défendent également bien mieux.
Cette nouvelle perspective modifie clairement le comportement face au monde extérieur dans le jeu. Il vous amène à avoir une maîtrise plus pointue de l’environnement, et réussit donc son pari de propulser le joueur sur une terre étrangère qu’il faut apprivoiser. Alors que d’habitude dans ces programmes on peut avancer en conquérant avec assurance, ici il faut faire preuve de prudence et bien préparer les expéditions. Certaines cases sont même recouvertes de miasmes toxiques, qui consument les points de vie de toute unité qui s’y arrête. Heureusement qu’il est possible de se débarrasser de ce poison au bout d’un certain moment grâce à des avancées technologiques.
Gameplay quasi irréprochable
Le jeu commence par le largage du module d’habitation sur une terre inconnue. Même si on peut choisir la configuration géographique de la planète, du type terrien à l’archipel en passant par la Pangée ou même des mondes très hostiles, les vrais joueurs opteront pour la carte de l’aventure en mode aléatoire. Et pour les non habitués, plusieurs didacticiels seront là pour les initier, sans parler de l’habituelle Civilopédia qui est toujours aussi fournie. A côté de cela, on retrouve les habituelles fonctions de diplomatie et d’espionnage, sensiblement identiques malgré quelques ajustements. Ces relations diplomatiques et leurs doctrines correspondantes sont au nombre de trois: l’harmonie, la pureté et la suprématie. Ces idéologies façonnent surtout les rapports entre les factions, l’aspect des unités et des villes, ou encore le look des leaders étrangers.
On retrouve également le système des ruines à explorer pour récupérer des technologies, de l’argent ou tout autre avantage ; ce qui pousse le joueur à explorer chaque recoin. Cependant, le choix des technologies aura un effet secondaire important : celui de déterminer votre affinité. Cela aura une incidence sur plusieurs éléments : le look des unités, les relations diplomatiques, mais aussi et surtout le type de ressources minières dont on aura besoin.
Très cher
On est désagréablement surpris en voyant le prix de ce jeu. Il est vrai qu’en tenant compte de ses performances graphiques et de la conception minutieuse de ce ludiciel, on pourrait dire que son prix est quand même justifié. Mais cela restreint le nombre d’acquisiteurs, car quel que soit votre intérêt pour ce jeu mac, il y a de fortes chances de se décourager en voyant combien il va vous coûter. La maison Aspyr a pris le soin de peaufiner chaque détail de ce jeu en ligne, si bien que très peu sont déçus après avoir payé ce tarif élevé. Au moins, c’est rassurant de savoir que bien qu’il prend assez d’argent, le Sid Meier’s est un jeu très intéressant qui ne vous décevra lors de vos séances. Cependant, sachez que si vous n’êtes pas véritablement prêt à investir assez d’argent dans l’achat d’un jeu en ligne pour votre divertissement, ce serait peut-être mieux de chercher un autre ludiciel plus abordable.
Fins de partie interminables
Dans cet opus, les débuts de partie sont assez rapides, mais si on ne comprend pas rapidement le mécanisme nécessaire pour réaliser ses projets (production, bâtiments, choix technologiques, récolte, santé, expansion, défense, etc.), on peut s’emmêler les pinceaux très vite et votre évolution est alors ralentie. Et malgré les quêtes, le conseiller et les nombreux tutoriels disponibles (en textes et non en vidéos malheureusement), on a encore du mal à tout comprendre tout de suite, et ce même si cela reste toujours plus simple que la plupart des précédents volets de la saga, tant il y a de paramètres à gérer.
On peut aussi souligner la pénible longueur des fins de parties, même en solo et en accélérant le rythme du jeu. Au bout d’un moment, et même avec plusieurs heures de jeu au compteur, il y a beaucoup de détails à gérer pour en finir, tout dépendant du type de victoire visée : recontacter la Terre ou des extraterrestres super évolués, dominer vos concurrents, etc. Précisons aussi que l’obtention de certaines technologies est un peu longue si on s’y prend mal. A vous donc d’avoir un bon sens de la gestion et une bonne logique afin que votre société soit prospère et évolue rapidement, que vous choisissiez la « Pureté », « l’Harmonie » ou la « Suprématie ».
Merci d’avoir lu cet article
En somme, la grande force de ce jeuréside dans son contexte futuriste, qui apporte un vrai renouveau dans la saga. Outre la forme, le fond a aussi été modifié aussi pour proposer aux joueurs quelque chose d'accessible mais néanmoins très profond, avec notamment la toile des technologies, les valeurs, les affinités, les extra-terrestres ou encore les villes flottantes mobiles. Pour autant, la véritable révolution n'est pas encore là et on souffre encore trop d’environnement peu variés et immersifs, des fins de parties difficiles, d’un potentiel sur les affinités peu développé, etc. Mais si vous êtes fan de ce genre de jeu et que la dimension futuriste vous plaît, alors cette collection saura amplement vous satisfaire. Si jusqu’ici il persiste encore un détail qui n’est pas clair dans votre esprit, n’hésitez pas à m’écrire à l’adresse : armand@lemeilleuravis.com. Je me ferai un plaisir de vous en dire davantage.